Hémato. - Anémie hémolytique dysimmunitaire
Fréquence rapportée
Ipilimumab : peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100)
Pembrolizumab : rare (≥ 1/10 000 à < 1/1000)
Symptômes
Symptômes d’appel caractéristiques
Homme < 13 g/dl, Femme < 12g/dl
Asthénie, pâleur, tachycardie, dyspnée
Anémie normo ou macrocytaire
Hémolyse + : réticulocytes augmentés, haptoglobine basse, LDH élevés, bilirubine libre augmentée, Coombs positif, recherche de schizocytes négative
Si présence de schizocytes: voir micro-angiopathies thrombotiques (MAT)
Signes cliniques à rechercher
Signes associés :
Hémolyse chronique : Ictère, splénomégalie
Crise hémolytique aiguë : douleurs lombaires, hémoglobinurie
Fièvre : vérifier hémocultures et paludisme si voyage
Autres cytopénies :
-thrombopénie : évoquer MAT (purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT), syndrome hémolytique et urémique (SHU), Syndrome d’Evans
-neutropénie
Insuffisance rénale : évoquer MAT : PTT
Signes de gravité
- Etat de choc
- Rapidité d’apparition de l’anémie
- Profondeur de l’anémie (cinétique rapide)
- ATCD cardio-vasculaires
- Retentissement : dyspnée de repos, douleur angineuse
- ECG anormal avec ischémie
Recherche antécédents
Antécédents hémolyse personnel ou familial
Diagnostics différentiels
Diagnostics différentiels fréquents en oncologie
Voir fiche « apparition d’une anémie »
Autres diagnostics différentiels dysimmunitaires à évoquer
Syndrome d’Evans
Micro-angiopathies thrombotiques (MAT)
Maladie systémique induite
Autres diagnostics différentiels à évoquer
Devant une anémie hémolytique vérifier : déficit enzymatique (G6PD) ou une hémolyse d’origine héréditaire
Si pas d’hémolyse : autres causes d’anémie : voir fiche « apparition d’une anémie »
Explorations complémentaires
Bilan biologique à réaliser
NFS
Réticulocytes
Urée, créatininémie
Bilan hépatique : ASAT, ALAT, GGT, PAL, Bili T et C
CRP
Groupage sanguin
Réticulocytes, haptoglobine, LDH, bilirubine libre, Coombs érythrocytaire, recherche de schizocytes
Si fièvre : Hémocultures ++
Sérologies infectieuses
Aucune recommandée
Bilan immunologique
Coombs érythrocytaire
Explorations complémentaires
Pas d’indication à réaliser un myélogramme
Avis spécialisé
Indication d’un avis spécialisé
Systématique en cas d’anémie hémolytique confirmée avec coombs positif
Référent avis spécialisé
Si avis spécialisé nécessaire : coordonnées du référent pour les toxicités sous immunothérapies – Gustave Roussy
Avis urgent (tél) ou semi-urgent (email)
Médecin Hématologue, Gustave Roussy :
Dr. Julien LAZAROVICI
Tel. : 01.42.11.42.11
Email : julien.lazarovici@gustaveroussy.fr
Médecins Internistes, Hôpital Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre :
Pr. Olivier LAMBOTTE
Tel. : 01.45.21.22.05
Email : olivier.lambotte@aphp.fr
Dr. Nicolas NOEL
Tel. : 01.45.21.79.38
Email : nicolas.noel@aphp.fr
Pr. Cécile GOUJARD
Tel. : 01.45.21.23.25
Email : cecile.goujard@aphp.fr
Prise en charge
Prise en charge thérapeutique
En cas de signes de gravité :
Discuter l’arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Hospitalisation
Discuter une unité de soins intensifs (REA Téléphone DECT 2808)
Avis spécialisé systématique
Corticothérapie IV : méthylprednisolone 1 à 2 mg/kg/jour + mesures associées (BACTRIM, bisphosphonates, calcium, vitamine D)
Supplémentation en folates : Spéciafoldine 5 mg par jour
Transfusion prudente uniquement si mauvaise tolérance clinique (dyspnée, douleur angineuse) ou terrain à risque < 10 g/dl
Si amélioration
Après 1 mois, discuter avec le référent spécialiste la réduction progressive des corticoïdes : décroissance de 10 mg/semaine jusqu’à 20-30 mg/j, puis diminution lente (2,5 à 5 mg/j tous les mois avec surveillance rapprochée des marqueurs d’hémolyse (réticulocytes, haptoglobine, LDH, bilirubine)
Discuter l’arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
En l’absence de signes de gravité
Discuter l’arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Prise en charge ambulatoire possible
Avis spécialisé systématique : décidera de la mise en place d’une corticothérapie orale
Supplémentation en folates : Spéciafoldine 5 mg par jour
Transfusion prudente uniquement si mauvaise tolérance clinique (dyspnée, douleur angineuse) ou terrain à risque < 10 g/dl
Surveillance
Surveillance clinique rapprochée toutes les semaines : recherche de signes de gravité
Surveillance biologique toutes les semaines : NFS, réticulocytes, haptoglobine, LDH, bilirubine
Si amélioration
Après 1 mois, discuter avec le référent spécialiste la réduction progressive des corticoïdes : décroissance de 10 mg/semaine jusqu’à 20-30 mg/j, puis diminution lente (2,5 à 5 mg/j tous les mois avec surveillance rapprochée des marqueurs d’hémolyse (réticulocytes, haptoglobine, LDH, bilirubine)
Discuter l’arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Pharmacovigilance
Pour faciliter le processus de déclaration, l’équipe de pharmacovigilance de REISAMIC est disponible pour vous aider
en semaine, de 9h à 18h au : 01 42 11 61 00
par email : phv@gustaveroussy.fr
ou sur le site https://reisamic.fr
Cas rapportés dans la littérature
Simeone, E., Grimaldi, A. M., Esposito, A., Curvietto, M., Palla, M., Paone, M., et al. (2014). Serious haematological toxicity during and after ipilimumab treatment: a case series, 8(1), 1–5. doi:10.1186/1752-1947-8-240
Gordon, I. O., Wade, T., Chin, K., Dickstein, J., & Gajewski, T. F. (2009). Immune-mediated red cell aplasia after anti-CTLA-4 immunotherapy for metastatic melanoma. Cancer Immunology, Immunotherapy, 58(8), 1351–1353. doi:10.1007/s00262-008-0627-x
CTCAE v4
Anemia, Hemolysis
(cliquer sur l'image pour agrandir)