Rhumato. Vascularite dysimmunitaire
Fréquence rapportée
Ipilimumab : peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100)
Pembrolizumab : rare (≥ 1/10 000 à < 1/1000)
Symptômes
Symptômes d’appel caractéristiques
Inflammation de la paroi des vaisseaux sanguins
Premiers symptômes souvent non spécifiques, leur association doit amener à suspecter le diagnostic: purpura, livedo, arthralgies, myalgies, amaigrissement, fièvre, multinévrite, hématurie microscopique
Signes cliniques à rechercher
Généraux : fièvre, perte de poids
Cutané : purpura palpable parfois nécrotique, livedo
Musculo-articulaire : myalgie/myosite, arthralgie/arthrite
Neuro : mononeuropathie multiple, AVC
ORL : sinusite
Pneumo : hémoptysie, dyspnée
Cardio : HTA, infarctus
Digestif : douleurs abdominales, diarrhées, rectorragie
Rénal : oligurie, hématurie, protéinurie, BU
Signes de gravité
- Atteinte rénale : créatininémie, protéinurie
- Atteinte cardiaque (ECG)
- Atteinte neurologique centrale spécifique : AVC
- Atteinte digestive spécifique : hémorragie, perforation, infarctus mésentérique
- Hémorragie intra-alvéolaire
Recherche antécédents
- Recherche antécédent auto-immunité
- Prises médicamenteuses : allopurinol, AINS, antibiotique…
Diagnostics différentiels
Diagnostics différentiels fréquents en oncologie
Endocardite infectieuse ou marastique
Autres diagnostics différentiels à évoquer
Infections virales (VHC, VHB, VIH)
Vascularite primitive :
- vaisseaux de petit calibre : purpura rhumatoïde, cryoglobulinémie
- vaisseaux de petit et/ou moyen calibre :
vasculites associées aux connectivites (lupus, polyarthrite rhumatoïde, Gougerot-Sjögren), vascularites à ANCA (Granulomatose avec polyangéite, Polyangéite microscopique, Micropolyangéite avec éosinophiles), peri-artérite noueuse
Explorations complémentaires
Bilan biologique à réaliser
NFS
Ionogramme sanguin (Na, K)
Urée, Créatininémie
ASAT, ALAT, GGT, PAL, bilirubine, CPK, LDH
TP, TCA, fibrinogène
CRP
Electrophorèse des protéines plasmatiques
Protéinurie des 24h, ECBU
Hémoculture systématique
Sérologies infectieuses
VIH, VHC, VHB
Bilan immunologique
ANCA, cryoglobulinémie, AAN, anti-ADN, anti-ENA, FR, complément C3,C4, CH50
Explorations complémentaires
A discuter avec le spécialiste référent
Si fièvre : échographie cardiaque ETT (endocardite ?)
En fonction des symptômes d’organe :
- Pulmonaires : scanner thoracique pour rechercher une atteinte interstitielle associée, une hémorragie intra-alvéolaire
- ORL : examen spécialisé et TDM
- Neurologiques : EMG /IRM cérébrale ou médullaire
Biopsie d’un organe lésé si possible : à discuter avec le référent, avec étude en immunofluorescence directe :
- biopsie cutanée de toute lésion
- biopsie rénale
- biopsie musculaire ou neuro-musculaire
Avis spécialisé
Indication d’un avis spécialisé
Systématique devant toute suspicion
Référent avis spécialisé
Si avis spécialisé nécessaire : coordonnées du référent pour les toxicités sous immunothérapies – Gustave Roussy
Avis urgent (tél) ou semi-urgent (email)
Médecins Internistes, Hôpital Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre :
Pr. Olivier LAMBOTTE
Tel. : 01.45.21.22.05
Email : olivier.lambotte@aphp.fr
Dr. Nicolas NOEL
Tel. : 01.45.21.79.38
Email : nicolas.noel@aphp.fr
Pr. Cécile GOUJARD
Tel. : 01.45.21.23.25
Email : cecile.goujard@aphp.fr
Prise en charge
Prise en charge thérapeutique
Si suspicion de vascularite
Suspendre l’immunothérapie dans l’attente des résultats du bilan diagnostic
Si vascularite cutanée (BU normale)
Suspendre l’immunothérapie jusqu’à normalisation cutanée
Prise en charge ambulatoire possible
Avis spécialisé systématique : décidera de la mise en place d’une corticothérapie orale : prednisone 1 mg/kg/jour+ mesures associées (BACTRIM)
Surveillance clinique à chaque cure
Si amélioration :
Réduction progressive des corticoïdes sur au moins 1 mois à débuter au moins à partir de 3 semaines de corticothérapie : décroissance de 10 mg/semaine
Reprise de l’immunothérapie à discuter à la disparition complète des symptômes
Si persistance au delà de 1 mois ou aggravation:
Hospitalisation
En l’absence de réponse à la corticothérapie l’ajout d’un agent immunosuppresseur aux corticostéroïdes doit être envisagé avec le référent spécialiste (par ex. cyclophosphamide IV ou azathioprine per os)
Arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Si vascularite systémique avec atteinte cutanée + autre organe
URGENCE thérapeutique
Discuter l’arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Hospitalisation
Avis spécialisé systématique
Discuter une unité de soins intensifs (REA Téléphone DECT 2808)
Débuter une corticothérapie sans attendre la confirmation diagnostique : urgence thérapeutique
Corticothérapie IV : méthylprednisolone 1 mg/kg/jour + mesures associées (BACTRIM)
L’ajout d’un agent immunosuppresseur aux corticostéroïdes doit être envisagé avec le référent spécialiste (par ex. cyclophosphamide IV ou azathioprine per os)
Surveillance clinico-biologique rapprochée, ciblée sur les organes touchés
Pharmacovigilance
Pour faciliter le processus de déclaration, l’équipe de pharmacovigilance de REISAMIC est disponible pour vous aider
en semaine, de 9h à 18h au : 01 42 11 61 00
par email : phv@gustaveroussy.fr
ou sur le site https://reisamic.fr
Cas rapportés dans la littérature
Minor, D. R., Bunker, S. R., & Doyle, J. (2013). Lymphocytic vasculitis of the uterus in a patient with melanoma receiving ipilimumab. Journal of Clinical Oncology, 31(20), e356. http://doi.org/10.1200/JCO.2012.47.5095